Rarement homogènes, les infrastructures IT posent un certain nombre de défis en termes de gestion. Qu’il s’agisse de composer avec des solutions SaaS imposées par les métiers, un mélange entre cloud public pour la scalabilité et privé pour la sécurité ou encore plusieurs datacenters, ce paysage fragmenté engendre une vraie complexité opérationnelle. Obligés de jongler entre des outils de supervision hétérogènes et une sécurité difficilement unifiée, les DSI font également face à des coûts de plus en plus opaques.

Face à ces problématiques, les services managés agnostiques apparaissent comme une solution efficace. Leur principe est simple : vous ne confiez pas la gestion de votre IT à un partenaire spécialisé dans une seule technologie, mais vous choisissez un prestataire capable de gérer l’ensemble de votre écosystème, indépendamment de votre fournisseur et de votre modèle d’hébergement choisi.

Un service managé agnostique, qu’est-ce que c’est ?

Un service managé agnostique est une prestation d’exploitation et de gouvernance qui s’applique de manière transversale à différents environnements IT. Dans ce cas de figure, le prestataire fournit la supervision, le support, la sécurité, l’optimisation des coûts et la continuité de service, sans imposer de choix technologique.

L’objectif, quand on choisit ce mode de fonctionnement, est de bénéficier d’une qualité de service et d’une maîtrise du SI unifié, quelle que soit la diversité des briques qui le composent.

En toute logique, le service managé agnostique est opposé à :

un service managé lié exclusivement à un hyperscaler (par exemple AWS ou Azure),
un contrat figé chez un fournisseur unique,
ou une gestion interne éclatée entre plusieurs équipes spécialisées.

Pourquoi ce modèle de services managés agnostiques s’impose-t-il ?

De nos jours, les DSI cherchent à éviter l’enfermement technologique, garder le contrôle sur leurs choix et pouvoir basculer d’un environnement à un autre au gré des besoins business, budgétaires ou réglementaires. C’est précisément ce que l’approche agnostique rend possible.

Plusieurs raisons expliquent le besoin croissant de recourir à des services managés agnostiques :

La diversité technologique est une réalité : ERP en on-premise, outils collaboratifs en SaaS, workloads spécifiques sur du cloud public, PCA dans un datacenter secondaire… Cette hétérogénéité ne va pas disparaître.
Les besoins d’optimisation budgétaire restent omniprésents : comparer les coûts entre fournisseurs, identifier les instances sous-utilisées et ajuster les arbitrages entre clouds restent de puissants leviers de performance.
La conformité réglementaire demeure une priorité : certaines données doivent être stockées en Europe, d’autres peuvent être externalisées plus librement. La flexibilité est indispensable.
La charge de gestion augmente : plus de fournisseurs, plus de contrats, plus d’interfaces. Le pilotage unifié est devenu un impératif.

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Quels sont les avantages concrets des services managés agnostiques ?

1. Indépendance technologique

Dans le cadre d’un service managé agnostique, le prestataire n’impose pas de plateforme. Si demain la stratégie consiste à déplacer une application d’AWS vers Azure, ou à rapatrier une base de données en cloud privé, le modèle de base reste valable.

Avec cette indépendance, vous réduisez significativement le risque de dépendance excessive à un fournisseur, tant sur le plan technique que financier.

2. Vision consolidée des coûts et optimisation continue

Plutôt que de jongler avec plusieurs portails de fournisseurs, vous accédez à une vision consolidée de vos consommations avec des services managés agnostiques.

Cette transparence vous permet d’identifier plus simplement les dérives, d’optimiser vos abonnements et de négocier les meilleurs rapports coût-performance.

3. Sécurité renforcée et plus homogène

La multiplication des environnements est souvent synonyme d’incohérences : politiques de sécurité appliquées différemment, sauvegardes incomplètes, parfois même PRA disparates.

Pour mieux harmoniser cette gestion, les services managés agnostiques introduisent un standard unifié : patch management global, gestion centralisée des accès, supervision des vulnérabilités, plans de reprise homogènes. Non seulement la sécurité est plus facile à mettre en place, mais les résultats en termes de protection contre les cyberattaques sont grandement améliorés.

4. Flexibilité opérationnelle

Besoin de montée en charge ponctuelle, migration réglementaire, tests isolés : face à des besoins qui évoluent, les services managés agnostiques offrent une adaptabilité salutaire.

Concrètement, le prestataire ajuste les environnements et garantit la continuité de service, indépendamment du support technique ou du fournisseur.

5. Gain de temps pour les équipes internes

Le pilotage quotidien étant pris en charge, les équipes internes peuvent se détacher des activités de maintien en conditions opérationnelles et se concentrer sur la valeur métier et l’innovation.

Ce que peuvent apporter concrètement des services managés agnostiques : cas d’usage

Industrie : un constructeur conserve ses applications critiques en datacenter privé pour limiter la latence et garantir la disponibilité locale. Les outils collaboratifs et de gestion documentaire passent sur Office 365. L’exploitation est confiée à un prestataire managé agnostique qui supervise les deux environnements, applique une politique de sauvegarde uniforme et orchestre les mises à jour.
Services financiers : une banque répartit ses environnements par niveau de criticité. Les données sensibles sont placées dans un cloud souverain, les environnements de test et les calculs complexes sur un cloud public. Le modèle agnostique garantit la cohérence de sécurité, simplifie le reporting réglementaire et permet de basculer facilement en cas d’évolution légale.
PME en croissance : pour une société de services, le multi-cloud est une obligation car certains logiciels métiers imposent Azure tandis que les clients exigent une interopérabilité avec AWS. Le service managé agnostique apporte une supervision unique et réduit la nécessité pour la PME d’avoir des compétences pointues en interne sur chaque fournisseur.

Comment tirer pleinement profit des services managés agnostiques ?

Un service managé agnostique fonctionne si la relation entre la DSI et le prestataire repose sur des règles claires.

Une stratégie de base clairement définie : les règles de conformité, les politiques de sécurité et les priorités budgétaires doivent être validées dès le départ.
Un prestataire réellement indépendant : un partenaire qui privilégie systématiquement un fournisseur n’est pas agnostique. Au contraire, celui-ci doit toujours garantir une gouvernance neutre.
Outils d’orchestration et de supervision adaptés : avec des services managés agnostiques, on cherche des dispositif qui permettent d’unifier la gestion de plusieurs clouds, d’intégrer des environnements on-premise et d’offrir en même temps un pilotage simple.
Communication régulière : dans le cadre d’un service managé agnostique, il n’y a pas forcément de transfert de responsabilité totale. Il faut bien encadrer les responsabilités dès le départ et maintenir une communication optimale pour s’assurer de faire les meilleurs choix structurants.

De plus en plus d’entreprises, tous secteurs confondus, jonglent quotidiennement avec des environnements multi-cloud et hybrides. L’objectif, dans ce cas, n’est pas de réduire la diversité – mais plutôt de la gouverner et la gérer efficacement. Dans cette optique, les services managés agnostiques viennent justement transformer les contraintes en un véritable avantage compétitif :

Continuer à innover ;
Adopter rapidement de nouvelles technologies si nécessaire ;
Limiter les risques techniques, financiers et réglementaires…
…et garder la main sur la stratégie globale de l’information, tout en déléguant la complexité opérationnelle.

Comité de rédaction Sigma