Infra & Cloud

Les 8 erreurs courantes dans la migration cloud (et comment les éviter)

La migration cloud représente une véritable aubaine pour les entreprises qui se lancent. Mais quand celle-ci n’est pas correctement pilotée, elle peut aussi pénaliser l’organisation : raison pour laquelle un accompagnement expert et personnalisé reste incontournable ! Découvrez les erreurs les plus fréquentes en la matière, ainsi que quelques conseils pour éviter ces écueils.

1. Sous-estimer la complexité de l’existant

Vous pouvez être amené à penser que toutes les applications pourront être migrées telles quelles sur le cloud, sans aucune phase de refonte ou d’adaptation.

Par exemple, si vous migrez un ERP maison sans vous appuyer sur un audit préalable, vous risquez de subir des effets de bord liés à des dépendances non identifiées au départ. Non seulement vous allez devoir supporter des coûts imprévus pour rétablir la situation, mais vous risquez aussi de voir une partie de vos performances se dégrader jusqu’au retour à la normale.

Comment éviter cette erreur ?

Le plus simple reste de commencer par un audit technique et applicatif. Celui-ci va mettre en évidence toutes les dépendances et les problèmes d’obsolescence, ainsi que les enjeux de compatibilité. Sur cette base, vous pourrez identifier très vite les priorités en matière de refonte et réajustement avant la migration cloud.

2. Sous ou sur-dimensionner l’infrastructure cloud

Sans une connaissance précise de vos besoins en matière de cloud, vous risquez de partir sur une infrastructure qui n’est pas correctement dimensionnée, qu’il s’agisse de sous ou de sur-dimensionnement.

Le risque est double : dépenser trop d’argent inutilement avec une VM sur-dimensionnée ou rencontrer de gros problèmes techniques avec une VM sous-dimensionnée.

Comment éviter cette erreur ?

Appuyez-vous sur un monitoring précis de vos consommations réelles pour les connaître et les maîtriser, et commencez par utiliser des instances flexibles ou autoscalables que vous pourrez moduler facilement en fonction de vos besoins.

3. Négliger les enjeux métier au moment de prendre les décisions

Bien que le cloud soit un sujet technique, il reste étroitement lié à vos enjeux métier. C’est la raison pour laquelle on recommande d’éviter toute migration pilotée seulement par les équipes IT, sans s’aligner avec les besoins et les demandes des équipes métier.

Typiquement, si vous prenez le risque de migrer une application indispensable pour gérer les ventes sans demander l’avis des équipes, vous risquez de le faire sur une période clé de pic d’activité. Et cela peut générer des pertes de revenus pénalisantes pour l’entreprise.

Comment éviter cette erreur ?

Dès les premières phases du projet de migration cloud, il s’agit d’intégrer les métiers dans la gouvernance. Ce choix va permettre de prioriser plus facilement les migrations en fonction d’enjeux de valeur métier, et non uniquement sur la base d’enjeux techniques.

4. Sous-estimer l’intégration avec l’écosystème existant

Bien souvent, les entreprises cloud envisagent une migration cloud dans un contexte d’hybridation. Cela signifie qu’elles peuvent conserver une partie de leur infrastructure existante.

Dans ce type de configuration, il faut être particulièrement vigilant et s’assurer que toutes les applications peuvent bien continuer de communiquer entre elles.

Comment éviter cette erreur ?

Avant de lancer la migration cloud, établissez une cartographie complète des flux inter-applicatifs, mais aussi des différentes dépendances réseau. Si nécessaire, il ne faudra pas hésiter à prévoir des connecteurs hybrides pour assurer la continuité des services.

5. Mal estimer les coûts du cloud

D’après une étude Flexera de 2024, trois priorités arrivent en tête de liste des entreprises qui s’appuient sur le cloud :

  • La gestion des dépenses (84 % des répondants)
  • La sécurité (81 % des répondants)
  • La recherche d’expertise (78 % des répondants)

La partie économique reste donc le nerf de la guerre pour les entreprises. Si elles peuvent effectivement gagner de l’argent avec un cloud correctement géré et bien dimensionné, elles peuvent aussi en perdre si elles ne font pas les bons choix.

Comment éviter cette erreur ?

L’usage d’outils de suivi en temps réel peut aider à mieux affecter les ressources et donc les optimiser, tout comme le déploiement d’une gouvernance orientée FinOps dès le départ.

6. Ignorer la sécurité dès la conception

Par définition, le cloud est accessible via n’importe quel poste connecté à Internet : automatiquement, votre migration augmente votre surface d’attaque. De plus, il faut également garder à l’esprit qu’avec le cloud, on assiste aussi à un partage des responsabilités entre vous et votre fournisseur.

Certaines erreurs de configuration peuvent compromettre vos données sensibles, sans compter que le simple fait de laisser des ports ouverts sur des VM sans pare-feu, par exemple, peut faciliter des intrusions directes dans le SI.

Comment éviter cette erreur ?

On parle de Security by design pour désigner une approche incluant les enjeux de cybersécurité dès la conception du cloud. C’est une approche incontournable pour une migration réussie et une infrastructure qui vous protège efficacement. Dans cette optique, plusieurs choix stratégiques doivent être faits, comme le déploiement d’une politique stricte de contrôle des accès et des identités, un chiffrement des données ou encore la mise en place de solutions de détection et de surveillance, sans oublier des tests réguliers (tests de pénétration, par exemple).

7. Oublier la mise en place d’une stratégie de gouvernance

Si toutes les équipes qui utilisent ou gèrent le cloud sont en mesure de créer de nouvelles ressources sans aucun cadre à respecter, votre cloud risque de se désorganiser, et cela va forcément vous pénaliser sur plusieurs plans (difficultés à piloter, à améliorer la sécurité, à bien gérer et optimiser les coûts, etc.).

Comment éviter cette erreur ?

Dès le début de votre migration cloud, mettez au point une stratégie de gouvernance cloud claire et complète, tenant compte de tous les enjeux importants comme le naming par exemple. Vous pouvez également demander conseil à votre prestataire cloud sur les outils à disposition pour faciliter la gestion de cette gouvernance cloud.

8. Migrer sans scénario de rollback

Ne prenez pas le risque de préparer une migration cloud sans plan de retour en arrière concret et précis. Il n’est pas impossible que le transfert d’une application sur le cloud soit bloqué ou perturbé par une ou plusieurs erreur(s). Si cette erreur survient alors que l’architecture originelle de l’application a déjà été démontée, vous risquez des pertes importantes.

Comment éviter cette erreur ?

Appuyez-vous systématiquement, pour votre migration cloud, sur un plan de repli complet, parfaitement documenté et déjà testé au préalable. De plus, avant de valider une migration, n’hésitez pas à la tester sur un environnement de préproduction.

Pour éviter tous ces écueils assez fréquents dans les migrations cloud, ne négligez pas le choix de votre accompagnement et toutes les phases d’anticipation qui sont essentielles. Ce choix du cloud est le bon, car il va vous permettre de mieux gérer vos ressources, d’avoir une visibilité optimale sur vos coûts et d’évoluer plus simplement. Mais pour en tirer pleinement profit, cette période de bascule et tous les enjeux de pilotage doivent faire partie intégrante de votre stratégie de migration.