Finance durable

Directive Omnibus : pourquoi les entreprises doivent poursuivre leur démarche CSRD ?

Si la directive Omnibus remet en question certains principes du reporting CSRD, elle a surtout été créée pour faciliter l’analyse de double matérialité et l’établissement du rapport CSRD. Ainsi, bien qu’elle simplifie certains éléments et qu’elle accorde des délais supplémentaires à de nombreuses organisations, la directive Omnibus ne supprime pas la CSRD. Quels sont ses impacts concrets sur votre entreprise ? Quelles vont être les prochaines étapes concernant la CSRD et comment mieux vous y préparer ? Décryptage.

Ce qui change avec la directive Omnibus 

De nouveaux délais avant la mise en application de la CSRD

Le principal changement, avec la directive Omnibus, concerne le calendrier de mise en application de la CSRD. Concrètement, on accorde aux entreprises un délai supplémentaire, afin de leur laisser le temps de préparer leur analyse de double matérialité et la construction du rapport CSRD qui en découle.

Pour les entreprises déjà soumises à la DPEF

Elles vont devoir fournir un rapport en 2025 sur les données 2024, le délai est inchangé.

Pour toutes les autres entreprises

La CSRD est reportée pour une durée de deux ans. Les entreprises initialement dans la vague 2 de la CSRD (rapport 2026 sur les données 2025) vont devoir publier un rapport en 2028 sur les données 2027.

La fin des normes sectorielles

Afin de réduire le nombre de données à collecter, la directive Omnibus prévoit la fin des normes sectorielles. Face à ce changement, l’analyse de double matérialité va devenir de plus en plus importante.

Des modalités de certification plus simples

Les modalités de certification par les OTI ont été modifiées, pour éviter des hausses des montants des assurances des entreprises soumises à la CSRD. En effet, il n’y a plus d’obligation de passer d’une exigence d’assurance limitée à une exigence d’assurance raisonnable.

Le Parlement Européen a adopté la directive « Stop the clock » le 3 avril 2025 et acté le report de l’entrée en vigueur de la CSRD. En France, ce report a également été confirmé par la conclusion d’un accord en commission mixte paritaire dans le cadre du projet de loi DDADUE (Diverses Dispositions d’Adaptation au Droit de l’Union Européenne).

Quelles données intégrer au premier rapport CSRD ?

La directive Omnibus continue de diviser le rapport CSRD en 4 thématiques :

  • Critères généraux
  • Critères environnementaux
  • Critères sociaux
  • Critères de gouvernance

Cependant, le nombre de points de données contenu dans la CSRD et l’analyse de double matérialité devrait diminuer. Actuellement, la base contient 1 178 points de données, dont 1/3 de métriques et 2/3 d’informations narratives. À l’avenir, la priorité devrait être mise sur les données métriques.

L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) publiera au plus tard en octobre la nouvelle base de points de données, afin de proposer une structure simplifiée pour le rapport CSRD.

  • Développez facilement et en autonomie une compréhension globale de votre chaîne de valeur ;
  • Identifiez et cotez vos IROs pour prioriser vos points de données à suivre.

La norme VSME, référentiel de base et première étape vers la CSRD

Dans le contexte de cette directive Omnibus, la norme VSME est présentée comme une alternative volontaire pour toutes les entreprises qui ne sont pas (ou pas encore) concernées par la CSRD. Très concrètement, cette norme peut être exploitée par toutes les entreprises qui souhaitent engager une démarche de durabilité et mesurer ses effets, sans forcément produire de reporting obligatoire.

Alors même que l’EFRAG compte 82 exigences pour la CSRD, le VSME simplifie les processus en listant 20 exigences en tout. Comme pour la CSRD, ce référentiel s’intéresse à la fois aux informations générales de l’entreprise, aux mesures environnementales, aux mesures sociales et à différents indicateurs de gouvernance.

Finalement, le système VSME comprend deux référentiels :

  • Un module de base avec 11 exigences ;
  • Un module complet avec 9 exigences complémentaires aux 11 exigences de base.

La VSME représente un excellent entraînement pour se préparer à la CSRD, les deux dispositifs étant construits sur les mêmes bases.

Pourquoi la CSRD reste-t-elle d’actualité ?

Vous l’avez compris : la directive Omnibus ne supprime pas le rapport CSRD, puisqu’elle vient simplement prolonger le délai avant sa mise en application. L’objectif est simple : donner plus de temps aux entreprises pour se préparer, et faire de la CSRD une véritable opportunité stratégique dans leur organisation.

Avant même que la CSRD ne soit une obligation légale pour votre entreprise, l’analyse de double matérialité vous offre de vraies opportunités. En vous aidant à identifier les risques et les opportunités, elle contribue à optimiser le pilotage global de l’entreprise et peut faciliter une prise de décision éclairée.

Vous engager dès maintenant dans l’analyse de double matérialité et anticiper votre reporting CSRD, c’est :

  • Mieux organiser votre démarche pour anticiper la réglementation et aborder la transition plus sereinement ;
  • Commencer dès à présent à collecter de la data et anticiper le pilotage de vos IROS (impacts, risques et opportunités) ;
  • Faciliter l’accès aux financements des investisseurs en leur fournissant des indicateurs clairs ;
  • Engager vos parties prenantes externes et internes en répondant déjà à la norme VSME pour vos clients et fournisseurs.

Avec la directive Omnibus, vous disposez potentiellement de plus de temps pour vous préparer à la CSRD et construire votre double matérialité. Si vous anticipez maintenant, vous vous donnez toutes les chances d’exploiter pleinement le potentiel de la CSRD pour améliorer l’impact de votre entreprise, travailler vos objectifs RSE, identifier les risques qui vous concernent et saisir toutes les opportunités.

Tags

csrd

Découvrez tous nos articles et contenus sur la thématique finance, gestion d’entreprise et RSE.