Logement social : 3 acteurs mettent en place le fichier partagé

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Le groupement Caen la mer représente 10 bailleurs et 30 000 logements. Orne Habitat détient quant à lui 50 % du parc social ornais, soit 11 735 logements. Enfin, AFIDEM compte 80 partenaires du fichier partagé (19 bailleurs, 54 collectivités, etc.).

Catherine MARIE, Directrice Habitat de la Communauté urbaine Caen la mer revient sur sa collaboration avec Sigma et ce qu'elle a apporté concrètement.

De nombreux bailleurs et collectivités, au travers de la solution Imhoweb, optent pour la mise en place d’un fichier partagé de la demande locative. C’est le cas des acteurs de l’Habitat Social du Calvados et de l’Orne. Trois d’entre eux reviennent sur la réussite commune de ce projet ambitieux.

Pourquoi avoir choisi de déployer un fichier partagé de la demande locative ?

Catherine MARIE, directrice Habitat de la Communauté urbaine Caen la mer : Dans le Calvados, la genèse de ce fichier partagé est liée à un changement de mandature, en 2008, sur la Ville de Caen et son agglomération.  Les nouveaux élus avaient la volonté de dynamiser la politique de l’habitat et de travailler davantage en lien avec les bailleurs sociaux.

Céline ALLOY, directrice de la Gestion locative et sociale à Orne Habitat : Pour nous, ce projet est arrivé plus tard. En octobre 2014, l’ARHS* de Basse-Normandie et l’AFIDEM sont venues rencontrer les bailleurs de l’Orne pour leur présenter l’ensemble des nouvelles obligations qui allaient leur incomber, suite à la loi ALUR. Dans ce cadre, ils ont aussi présenté les différentes fonctionnalités d’Imhoweb, permettant de répondre à ces nouvelles obligations.

Quels étaient les objectifs concrets de ce fichier partagé ?

Catherine MARIE : Cet outil visait bien sûr à simplifier les démarches des demandeurs mais ce n’était pas le seul objectif. Imhoweb devait surtout permettre un meilleur partage des informations entre bailleurs et collectivités, avec un accès aux mêmes données. Jusqu’alors, beaucoup de saisies d’informations étaient faites en doublon, ce qui générait une perte de temps et parfois des confusions. Le fichier partagé devait également permettre une synergie des bailleurs, dans l'optique de les faire travailler sur des sujets commun. Il s’agissait ici de mettre à disposition un outil au service d’une politique de l’habitat plus partagée. L’enjeu était également de disposer d’informations plus complètes et de statistiques à l’échelle du territoire, rendant possible un observatoire de la demande et des attributions au service de cette politique.

Anne CHARRIAT, gestionnaire départementale de l’AFIDEM : Le dispositif visait aussi à plus de réactivité. Grâce à ce nouvel outil, les bailleurs ont moins de dossiers à saisir, avec des coûts de gestion à la baisse et une productivité accrue. Ils disposent d’une ressource statistique importante, avec des données fiables et déclinables à l’échelle des différents territoires. Ce type d’observatoire était très attendu de la part des bailleurs et des collectivités.

Avez-vous rencontré des freins dans son lancement ? Lesquels ?

Catherine MARIE : Au départ, en 2008, les élus de Caen la mer pensaient pouvoir aller vite. Mais il a fallu prendre en compte le temps de la concertation et du partenariat. La période 2009/2011 aura été nécessaire pour se concerter, convaincre et intégrer toutes les parties prenantes au projet, avant de démarrer véritablement. Du côté des collectivités aussi, il a fallu être force de proposition. Mais, au final, la plupart des communes étaient demandeuses d’informations fiables, d’accès à ces données et d’analyses statistiques.

Anne CHARRIAT : D’une façon générale, personne ne connaissait vraiment Imhoweb. Alors, chacun projetait ses inquiétudes sur le dispositif, avec des idées souvent préconçues sur son utilisation, ses incidences sur la Commission d’Attribution des Logements (CAL), etc.

Comment avez-vous réussi à apaiser les inquiétudes des différents acteurs du logement social ?

Anne CHARRIAT : Plusieurs facteurs ont facilité le projet. Outre l’attente réelle des collectivités de disposer d’informations fiables et le fait qu’aucune participation financière ne leur était demandée, il y avait une vraie envie collective de partager des pratiques communes et de travailler en synergie à l’échelle départementale. Soutenue par les services de l’État au niveau local (Région et Départements), la démarche a été partenariale, pilotée par l’ARHS* et associant bailleurs, collectivités et collecteurs à toutes les étapes. Pour le projet de l’Orne, mon expérience passée de bailleur et la maîtrise que j’avais de l’outil, ont été aussi un atout dans cette discussion.

Céline ALLOY : Dans l’Orne, nous n’avons pas rencontré les mêmes freins que dans le Calvados même si les bailleurs, et j’en faisais partie, n’étaient pas convaincus au départ par ce fichier partagé. Nous craignions alors que la mise en commun des demandes accentue la compétition entre bailleurs dans un marché particulièrement détendu. En capitalisant sur le retour d’expérience du Calvados, le développement du fichier a pris 6 mois seulement dans l’Orne pour un lancement effectif au 1er juillet 2015. Nous avons bénéficié également du rôle moteur de l’AFIDEM et de l’accompagnement, à différents niveaux, de Sigma.

Comment s’est nouée la collaboration avec Sigma ? Que vous ont apporté ses équipes ?

Anne CHARRIAT : Suite à l’appel d’offres lancé en 2011 sur le Calvados, 3 entreprises, dont Sigma, ont répondu. Outre les prestations et le prix répondant au cahier des charges, l’expérience de Sigma a fait la différence dans notre décision. Nous savions que la société gérait déjà un certain nombre de fichiers partagés. L’approche s’est parfois révélée un peu technique, notamment sur le Calvados, mais les équipes de Sigma ont toujours été très disponibles, apportant une écoute attentive et des réponses à chaque question posée.

Céline ALLOY : Dans l’Orne aussi, nos interlocuteurs Sigma ont toujours été très réceptifs à nos questionnements, aussi bien lors des comités de pilotage que lors des formations ou des temps de recettage. Ils ont fait preuve de transparence en nous indiquant la faisabilité ou non des actions. Nous avons apprécié leur professionnalisme et leur excellent relationnel. Grâce à l’accompagnement de l’AFIDEM et de Sigma, les 6 mois de déploiement du fichier partagé ont été très bien organisés.

Si vous ne deviez garder qu’un seul bénéfice de ce projet, quel serait-il ?

Anne CHARRIAT : Sans hésiter, je dirais la mise en place d’une nouvelle relation professionnelle, plus collaborative, entre les différents partenaires. Ce projet a vraiment créé une dynamique de partage et de réflexion en commun. L’idée n’étant pas de travailler tous à l’identique mais bien d’échanger davantage sur nos pratiques. Le déploiement d’Imhoweb, en ce sens, a changé nos modes de travail.

Céline ALLOY : Cette dynamique s’est étendue à notre département. Nous avons pu, avec le Calvados, nous rencontrer, échanger sur nos problématiques et sur des difficultés qui existent également sur d’autres territoires. Un réel enrichissement commun !

Catherine MARIE : Un tel projet nous a rappelé, s’il le fallait, la place prépondérante du partenariat et des relations humaines sur lesquels il repose. Même si l’entrée dans ce projet était technique et que le produit devait parfaitement répondre aux attentes, les relations interpersonnelles jouent un rôle important. Le point de départ du projet, à savoir la capacité à enclencher un partenariat entre collectivités et bailleurs, était bien soustendu par une compréhension et une confiance mutuelles !

* Association Régionale pour l’Habitat Social

Catherine Marie, Directrice Habitat de la Communauté urbaine Caen la mer

Catherine MARIE, Directrice Habitat de la Communauté urbaine Caen la mer

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